@ 20-100 :
@John : OK pour ta proposition.
Je t'en laisse et l'honneur et la paternité ...
Pour la ponctuation : nul ombrage sur tes écrits mais :
http://www.lesepees.com/index-144.html
ou encore :
Vialatte l’incompris
La politesse perçue comme un masque par les pourfendeurs de l'hypocrisie bourgeoise, reste comme une vertu, et Vialatte fut son artiste. Tel est l'un des nombreux paradoxes de cet auteur, poète de la désuétude, autant inspiré de Paul-Jean Toulet que du catalogue de la manufacture d'armes de Saint-Etienne... Ces sources sont le premier secret de l'incongru, de l'adjectif paradoxalement (encore) exact. L'autre secret réside dans la traduction, qui « élargit considérablement le vocabulaire et le sens de la nuance ». Ainsi, Vialatte importa littéralement Kafka en France, qu'il présenta à la lumière de Courteline... On oublia Courteline, et Vialatte se désola, alors, que l'on fit de Kafka un « prince des ténèbres agrégé des lettres »...
Vialatte fut comme Kafka victime de l'incompréhension du public. Il fit peu de bruit, d'ailleurs. Sa rigoureuse ponctuation qui par exemple force le lecteur à s'arrêter sur un point (ce qui est rare, lorsqu'il ne s'agit en général que d'invitations à peine plus valides que des virgules) rend son propos impossible pour une lecture à haute voix. Les points de Vialatte sont autoritaires : si une phrase de trois mots aboutit à un point, arrêtons-nous un instant. Malgré une éventuelle platitude, un sens y est caché. Mieux : cherchons le fameux incongru vialattien si tangible au paragraphe d'avant ; il apparaîtra forcément, même s'il n'existe pas, comme un petit lapin blanc fictif émerge d'un chapeau, après que l'on eut regardé longtemps le dessin d'un lapin noir.
Fêtez Vialatte, ce magicien et jongleur de la langue française : le 22 mai a eu lieu le centenaire de sa naissance. Mais honorez-le sans bruit : lisez-le.